RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITÉ MOHAMED BOUDIAF - M’SILA Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master Académique par : - ABDESMAD Imane - KHARKHACHE Zeyneb Intitulé Soutenu devant le jury composé de : ………………………….. Université Mohammed Boudiaf Msila Présidente Mr. BOUSSADIA Zohir Université Mohammed Boudiaf Msila Rapporteur ……………………………... Université Mohammed Boudiaf Msila Examinateur Anné e universitaire : 2023/2024 FACULTÉ DES LETTRES ET DES LANGUES DÉPARTEMENT DES LETTRES ET LANGUE FRANÇAISE DOMAINE : LETTRES ET LANGUES ÉTRANGERES FILIERE : LANGUE FRANÇAISE SPÉCIALITÉ : SCIENCES DU LANGAGE Approche sémiotique du code vestimentaire féminin algérois 2 RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITÉ MOHAMED BOUDIAF - M’SILA Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master Académique par : - ABDESMAD Imane - KHARKHACHE Zeyneb Intitulé Anné e universitaire : 2023/2024 FACULTÉ DES LETTRES ET DES LANGUES DÉPARTEMENT DES LETTRES ET LANGUE FRANÇAISE DOMAINE : LETTRES ET LANGUES ÉTRANGERES FILIERE : LANGUE FRANÇAISE SPÉCIALITÉ : SCIENCES DU LANGAGE Approche sémiotique du code vestimentaire féminin algérois 3 Remerciements Nous tenons tout d’abord à exprimer nos profondes gratitudes à notre directeur de recherche, M.BOUSSADIA Zohir, pour sa patience et sa confiance tout au long de ce travail de recherche. Ses précieux conseils, son expertise et son soutien inébranlable ont été d’une aide inestimable et ont grandement contribué à l’aboutissement de ce projet. Nous tenons aussi à remercier tous les membres du jury qui nous ont fait l’honneur d’accepter d’évaluer notre travail. Mercie également à tous les professeurs du département de français de l'université de MOUHAMMED BOUDIAF M’sila, pour leur précieuse contribution à notre formation. Nos remerciements s'étendent à tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à la réalisation de ce mémoire, quelle que soit leur implication. 4 Dédicace Je dédie ce mémoire à mes chers parents qui ont été toujours à mes côtés et m’ont toujours soutenue tout au long de ces longues années d’études. En signe de reconnaissance, qu’ils trouvent ici, l’expression de ma profonde gratitude pour tous les efforts et les moyens qu’ils ont consenti pour me voir réussir mes études. Zeyneb… 5 Dédicace Dieu merci de m'avoir accordé la force et le courage nécessaires pour achever cet humble travail. J'aimerais également dédier cette réalisation à ma chère mère la source de la tendresse et à mon cher père ma source de force et de patience, pour leurs sacrifices durant toute ma carrière d'étude. À ma sœur Rabiaa, je voudrais dire que je n'oublirais jamais ton encouragement morale et physique, tes conseils sont gravés dans ma mémoire, Merci infiniment ma chère sœur. À mon âme sœur yassamine aussi fatima et aya. Imane... 6 Table des Matières Remerciements Dédicace Introduction générale 12 Chapitre I : la sémiotique du code vestimentaire Introduction 1. Définition de la Sémiotique 17 1.1Sémiologie de la communication et de la signification 18 1.1.1La Sémiologie de communication 18 1.1.2 La Sémiologie de la signification 19 1.2 Théories du Signe 19 1.2.2 Le signe Selon Charles. S Peirce 19 1.2.3 Le Signe Selon Umberto- ECO 20 1.3 Le Signe Vestimentaire 20 1.3.1 Vêtement : habillement / Costume 20 1.3.2 Significations et communication via le vêtement 21 1.4 Les fonctions du Vêtements 22 1.5 Le code Vestimentaire 23 1.5.1 Son importance dans un groupe de pairs 23 1.5.2 Les caractéristiques du code vestimentaire 24 1.6 Qu’est-ce qu’un vestème 24 1.7 La Sémiotique de la culture 25 Conclusion 7 Chapitre II : le code vestimentaire dans la culture algéroise Introduction 2.1 Aspect géographique de la région 27 2.1.1 Etymologie 27 2.1.2 Histoire et localisation géographique de la région 27 2.2 Les traditions algéroises 28 2.2.1 Qu'est-ce qu'une tradition par définition ? 28 2.2.2 L'artisanat de la région 28 2.2.3 La musique et les troupes musicales 29 2.3 Gastronomie algéroise 30 2.3.1 Les plats traditionnels 30 2.3.1 Les gâteaux les plus célèbres 31 2.4 Le Costume traditionnel algérois 32 2.4.1 Définition du Costume 33 2.4.3 Le Costume traditionnel féminin algérois 33 Conclusion 8 Chapitre III : Analyse Sémiotique des vêtements traditionnels féminins algérois Introduction 3 Présentation de la méthodologie et des corpus 36 3.1 Présentations du haik 37 3.1.1 Etude sémiotique du haik 38 3.1.2 Signification et symbolisation du haik selon l'analyse structurale de R.Barthes 38 3.1.3 Classification et fonctions du haik selon U.ECO 38 3.2 Présentation de l'aadjar 39 3.2.1 Étude sémiotique de l'aadjar 39 3.2.2 Signification et symbolisation de l'aadjar selon l'analyse structurale de R.Barthes 39 3.2.3 Classification et fonctions de L'aadjar selon U.ECO 40 3.3 Le seroual algérois 40 3.3.1 Présentation du seroual mdawar 41 3.3.2 Étude sémiotique du seroual mdawar 41 3.3.3 Signification et symbolisation du seroual mdawar selon l'analyse structurale de R. Barthes 41 3.3.4 Classification et fonctions du seroual mdawar selon U.ECO 42 3.3.5 Présentation du seroual chelka 43 3.3.6 Étude sémiotique du seroual chelka 45 3.3.7 Signification et symbolisation du seroual chelka selon l'analyse structurale de R.Barthes 45 3.3.8 Classification et fonctions du seroual chelka selon U.ECO 45 3.4 Présentations de la ghlila 46 9 3.4.1 Étude sémiotique de la ghlila 48 3.4.2 Signification et symbolisation de la ghlila selon l'analyse structurale de R.Barthes 48 3.4.3 Classification et fonctions de la ghlila selon U.ECO 48 3.5 Le karakou algérois 49 3.5.1 Présentation et évolution du karakou au fil des siècles 49 3.5.2 Karakou vs ghlila 49 3.5.3 Etude sémiotique du karakou 52 3.5.4 Signification et symbolisation de la karakou selon l'analyse structurale de R.Barthes 52 3.5.5 Classification et fonctions du karakou selon U.ECO 53 3.5.6 Signification et symbolisation des couleurs du karakou 53 3.5.7 Significations des motifs du karakou 55 3.5.8 Significations des tissus du karakou 55 3.6 Présentation du Badroune 57 3.6.1 Étude sémiotique du Badroune 60 3.6.2 Signification et symbolisation du badroune selon l'analyse structurale de R.Barthes 60 3.6.3 Classification et fonctions du badroune selon U.ECO 60 3.7 Présentations de Mahrmet el ftoul 61 3.7.1 Étude sémiotique de Mahrmet el ftoul 63 3.7.2 Signification et symbolisation du mahrmet el ftoul selon l'analyse structurale de R.Barthes 63 3.7. 3 Classification et fonctions du mahrmet el ftoul selon U.ECO 64 10 3.8 Présentations du khit elrouh 65 3.8.1 L'histoire de khit elrouh 65 3.8.2 Etude sémiotique de khit el rouh 66 3.8.3 Signification et symbolisation du khit el rouh selon l'analyse structurale de R.Barthes 66 3.8.4 Classification et fonctions du Khit Elrouh selon U.ECO 67 Conclusion Conclusion générale 69 Références bibliographiques 72 Annexes 75 Résumé 11 INTRODUCTION GENERALE 12 « S'habiller est un mode de vie » (Yves Saint Lauren), Depuis que notre père Adam et notre mère Ève ont été créés, le port de vêtements a été associé à la pudeur, à la protection du corps et à la dissimulation des parties intimes. C'est l'une des premières manifestations de la civilisation humaine. Pour Roland Barthes, « l'homme s'est vêtu pour exercer son activité signifiante. Le port d'un vêtement est fondamentalement un acte de signification, au-delà des motifs de pudeur, de parure et de protection. C'est donc un acte profondément social installé au cœur même de la dialectique des sociétés » (Barthes. 1960 p. 159) Le vêtement n’est pas qu’une simple étoffe qui sert à couvrir un corps et à l’habiller, il est aussi l’expression d’une histoire, d’une identité unie. Si on y pense, un vêtement, cela sert à deux choses. Disons que le vêtement recouvre la nudité, dissimule ce qui doit rester caché, alors que l’habit exprime une manière d’être au monde, la tenue que l’on revêt pour exprimer notre personnalité et ceci, en fonction des circonstances sociales et pratiques, comme le dit Yves Delaporte « le vêtement est un objet de tissus ou de fourrures, utilisé pour un rôle de protection et de parure, et pour respecter les conventions sociales, sa fonction de signe, n'a été mentionnée que tardivement ».(Delaporte. 2002. p58) Le vêtement revêt ainsi une signification importante, agissant comme un code et une source d'informations pour les autres. En arborant des vêtements, on exprime une appartenance, par conséquent, les vêtements sont considérés comme« des outils de communication identitaires qui servent à afficher un statut social, politique ou religieux, ainsi qu’à connoter des manières d’être ». (Gherchanoc et Huet. culturelles du vêtement. 2007. p.13). La manière de s’habiller dépend d’un habitus en grande partie déterminée par la classe sociale, la tranche d’âge, la localisation géographique, ou le groupe auquel on appartient. Mais, elle dépend aussi de la psychologie de l’individu dont elle traduit un certain mode d’être. C’est pourquoi le vêtement est à la fois un signe de reconnaissance sociale et une expression de la personnalité : c’est donc un indicateur 13 psychosocial. Le vêtement est aussi un code, une source d’information pour autrui puisque c’est la première chose qu’il voit. Notre recherche a pour double objectif, nous visons à étudier le processus significatif et communicatif du costume traditionnel féminin algérois en choisissons : le haik, l’aadjar, le seroual algérois, la ghlila, le karakou, le badroune aussi mahrmet el ftoul et khit elroh comme accessoires. Ensuite, nous examinerons comment ces costumes reflètent notre origine, notre identité, notre classe sociale et, d'une certaine manière, notre statut familial. Plusieurs questions théoriques et pratiques concernant le vêtement se présentent. Ainsi, la problématique de notre recherche peut être formulée comme suit : -Comment fonctionne le mécanisme de construction de signification dans le système vestimentaire en tant que moyen de communication (inter)culturelle ? - Comment le costume traditionnel féminin algérois peut-il exprimer les spécificités culturelles et locales de celles qui le portent ? - Comment se manifestent les changements et les évolutions qu'a connu la tenue traditionnelle algéroise ? Pour répondre à cette problématique, nous pouvons avancer les hypothèses suivantes : -Le système vestimentaire fonctionnerait comme un moyen complexe de communication (inter)culturelle où le vêtement agit en tant que véhicule de signification d’identité et de socialisation. -Le vêtement traditionnel féminin algérois pourrait véhiculer les spécificités culturelles et locales par le biais des codes qui lui sont associés. -La tenue traditionnelle algéroise aurait subi récemment beaucoup de changements au niveau de la forme, des couleurs, de la broderie, des matières de fabrication du vêtement et aussi la manière de le porter. 14 Ce qui nous a motivé de choisir ce thème est de comprendre tout d’abord, le message que les algérois voudraient transmettre par leurs vêtements, et puisque le vêtement n’est pas seulement une pièce d’habillement mais aussi un phénomène sociale et culturel ayant l’habileté à communiquer à travers les différents signes que porte. Aussi, Nous avons la curiosité de connaître la diversité culturelle de la région, cela permet de mettre en lumière l’importance de ces traditions dans l’identité culturelle algérienne. Autrement dit, Nous sommes passionnés par ce thème de recherche, car les vêtements traditionnels algérois sont souvent un reflet d’une expression artistique unique, en analysant les motifs, les couleurs et les techniques de fabrication, montrant comment les traditions vestimentaires influencent la société contemporaine. Dans notre recherche, nous avons travaillé sur un corpus d’images de vêtements traditionnels porté par des femmes algéroises, pour étudier tous les signes qui s’en dégagent, notre corpus est constitué d’un total de 24 photos. Pour assurer la réussite de ce travail , nous avons adopté deux méthodes complémentaires , la méthodes descriptive et la méthode analytique. Ainsi, nous appuyant sur la théorie de R. Barthes ainsi que sur les travaux d'Umberto Eco, que nous jugeons appropriés pour l'étude de notre corpus. Nous avons devisé cette réalisation en deux parties : une partie théorique et une partie pratique. La première partie se compose en deux chapitres, le premier chapitre intitulé : la sémiotique du code vestimentaire et dans ce chapitre Nous allons tenter de définir les concepts fondamentaux sur lesquels nous nous appuierons pour assurer l'analyse sémiotique de nos corpus,qui sont la sémiologie/ la sémiotique et de faire ressortir ce qui les distingue et faire une petite comparaison entre la sémiologie de la communication et la sémiologie de la signfication. Nous prendrons en considération les défirents apports liée à la notion du signe notamment le signe vestimentaire. Nous conclurons notre recherche par une synthèse résumant tout ce que nous avons réalisé dans le premier chapitre. 15 Le deuxième chapitre intitulé le code vestimentaire dans la culture algéroise, nous tenterons de mettre en lumière la région d’Alger, en déterminant ses aspects géographiques et historiques, et en décrivant leurs costumes traditionnels sur lesquels notre étude sera effectuée. Et nous allons définir le code vestimentaire et c’est quoi son importance dans un groupe de pair. Et nous allons mettre une conclusion partielle à ce chapitre. Dans la partie pratique, nous allons aborder le troisième chapitre intitulé analyse sémiotique des vêtements traductionnels féminin algérois. , nous présenterons notre corpus et la méthodologie suivie de l’analyse de notre corpus, en nous appuyant sur les deux théories : la théorie de R.BARTHES et des travaux d’Umberto ECO que nous estimons convenables pour l’étude de notre corpus. Nous terminerons notre chapitre par une conclusion partielle Résumons les accomplissements de ce chapitre. Nous conclurons notre recherche par une synthèse dans laquelle nous discuterons les résultats obtenus. 16 Chapitre I : la sémiotique du code vestimentaire 17 Introduction Afin de conduire cette étude de manière approfondie dans le contexte de la perspective sémiologique, nous entamerons ce premier chapitre en rappelant brièvement la distinction de la sémiologie et de la sémiotique, puis la sémiologie de la signification et de communication , ensuite, nous procéderons à la théorie du signe ,ainsi nous abordons le vêtement comme un signe en mettant l’accent sur la signification et la communication via le vêtement et ses fonctions et nous avons terminé le chapitre par définir le vestème. 1- Définition de la sémiotique Selon le dictionnaire de Larousse : « La sémiotique est une science générale des modes de production, de fonctionnement et de réception des différents systèmes de signes qui assurent et permettent une communication entre individus et/ou collectivités d'individus. Cette science appliquée à un domaine particulier de la communication. Ce qui veut dire que la sémiotique vise à étudier le processus de signification, afin de permettre la communication entre les individus » La sémiotique est l'étude des signes et de leur signification Le terme sémiotique, inventé par Charles Sanders Peirce (1839-1914), le mot sémiotique est construit à partir de la racine grecque "Sem" qui désigné l'étude des symptômes. Peirce définit la sémiotique, conçue comme le fondement même de la logique, comme « la science des lois générales nécessaires des signes ». La sémiotique étudie le processus de signification c'est-à-dire la production, la codification et la communication de signes. Elle concerne tous les types de signes ou de symboles. Même un geste ou un son sont considérés comme des signes. Même des images, des concepts, des idées ou des pensées peuvent l’être. Peirce introduit le terme « Sémiotics » pour désigner une science fondée essentiellement sur la fonction logique de la psychologie et de la sociologie des signes. Contrairement à Saussure qui met l’accent sur la fonction sociale uniquement. (David, 1980 p. 9-10). 18 1.1- Sémiologie de la communication et de la signification 1.1.1- La sémiologie de la communication La sémiologie de la communication pour Eric Buyssens est une étude « qui vise la communication et les moyens utilisés pour influencer, convaincre ou faire agir sur l’autrui. » (Buyssens. 1981. p. 11). Donc les investigations menées dans cette branche sont limitées aux phénomènes relevant de la communication. Buyssens dit que : « La sémiologie est d’abord la description du fonctionnement de tous les systèmes de communication non linguistique, depuis l’affiche jusqu’au code de la route. » (Buyssens, 2007. P. 5). Contrairement à Saussure, qui pense que la sémiologie de la communication est l’étude de tous les systèmes de signes (les signes linguistiques et non linguistiques). Alors, La sémiologie de la Communication étudie uniquement le monde des signes, par exemple l'étude des systèmes de code de la route, vêtements de deuil ou traditionnels etc… et de tous ce qui est conventionnels et précis. De ce fait, elle rejette la catégorie d'indice et reconnait l'existence du signe-signal. 1.1.2- La sémiologie de la signification La sémiologie de la Signification n'a pas d'apriori, elle étudie signes et indices, sans se préoccuper de la distinction. Roland Barthes est l'initiateur de ce courant dans son ouvrage L'aventure Sémiologique (2007. P. 5 ) a écrit : « La sémiologie a donc pour objet tout système de signes, quelle qu’en soit la substance, quelles qu’en soient les limites : les images, les gestes, les sons mélodiques, les objets et les complexes de ces substances que l’on retrouve dans des rites, des protocoles ou des spectacles constituent, sinon des « langages », du moins des systèmes de signification» . Elle s'intéresse à tout objet en tant que signifiant en puissance ; d'où ses objets d'études ne se limitent pas à des systèmes de communication intentionnels. Elle peut donc interpréter des phénomènes de société et la valeur symbolique de certains faits sociaux. Le sports, par exemple, en tant que combat moral, ou encore les publicités commerciales. La sémiologie de 19 la signification se rapporte donc à l'univers de l'interprétation et du sens, et non du code et de la communication. Nous déduisons donc que la sémiologie de la signification est plus large que la sémiologie de la communication, de manière qu’elle étudie des éléments beaucoup plus complexes et étendus. 1.2-La théorie du signe 1.2.2-Le signe selon Charles S. Peirce Le signe linguistique selon Charles.S Peirce : C’est à partir de ce principe qui dit que ; Toute pensée s’effectue à l’aide de signes, que s’est inspiré C. S. Peirce pour identifier le caractère triadique du signe sémiotique : Le représentâmes est premier (une pure possibilité de signifier), l’objet est second (ce qui existe et dont on parle), mais ce processus s’effectue en vertu d’un interprétant (un troisième qui dynamise la relation de signification). L’interprétant est lui aussi un signe susceptible d’être interprété à nouveau, et ainsi Indéfiniment. Par exemple si l’on parle d’un chien, le mot « chien » est le représentâmes ; l’objet est la réalité désignée par ce mot, donc le chien ; et le premier interprétant est la définition que nous partageons de ce mot : le concept de chien. Ce premier rapport, Peirce le nomme le fondement ; (ground) du signe. Le processus sémiotique peut alors se poursuivre : à partir de ce signe, je peux me représenter mentalement un certain chien, dont je vous parlerai ensuite, faisant naître en votre esprit d’autres interprétants, jusqu’à l’épuisement réel du processus d’échange (ou de pensée, qui est un dialogue avec soi-même). Penser et signifier équivalent donc au même processus. 20 1.2.3-Le signe selon Umberto Eco La théorie de la production des signes esquissée par Eco embrasse des phénomènes divers, tels que l’usage naturel des différents langages, la transformation et l’évolution des codes, les interactions communicatives, l’esthétique, l’usage des signes pour indiquer des choses et des états. En ce qui concerne la production des signes, Eco s’efforce de multiplier les entités au lieu de les réduire et veut dépasser la trachéotomie de Peirce. Par-là, Eco dépasse aussi le projet d’une sémiologie générale, car il inclut dans la fonction sémiotique les signes qui ne sont pas le résultat d’une activité d’institutionnalisation social .Ainsi, Le signe pour lui est à la fois lié à un objet «dynamique» et l’interprétant, c’est-à-dire à une représentation qui explique le signe en renvoyant à d’autres représentations possibles de cet objet. Il n’y a donc jamais une relation fermée et rigide entre le signe et sa signification ; cette dernière se présente plutôt comme une chaîne continue de renvois interprétatifs. 1.3-Le signe vestimentaire 1.3.1-Vêtement : habillement /costume R.Barthes a appliqué les concepts saussuriens au vêtement .On sait que pour Saussure, le langage humain peut être étudié sous deux aspects, l'aspect de langue et l'aspect de parole. La langue est une institution sociale, indépendante de l'individu, c'est une réserve normative 21 dans laquelle l'individu puise sa parole, c'est « un système virtuel qui ne s'actualise que dans et par la parole ». La parole est un acte individuel, « une manifestation actualisée de la fonction de langage », le langage étant un terme générique qui comprend la langue et la parole. R. Barthes Dans son ouvrage Histoire et sociologie du vêtement (1957. p. 438). Propose de distinguer deux aspects dans le vêtement. Le premier est le costume, Il le définit comme « une réalité institutionnelle, essentiellement sociale, indépendante de l’individu, et qui est comme la réserve systématique, normative, dans laquelle il puise sa propre tenue ». Ce qui veut le costume relève d’une norme collective et sociale. Le deuxième aspect dans le vêtement est l’habillement, Barthes le définit comme « une réalité individuelle, véritable acte de vêtement, par lequel l’individu actualise sur lui-même l’institution générale du costume ». Nous retenons que l’habillement relève d’un choix individuel. Un fait d’habillement, il n’a pas de valeur sociologique et constitue par le mode personnel dont un porteur adopte (ou adopte mal) le costume qui lui proposé par son groupe. Il peut avoie une signification morphologique, psychologique ou circonstancielle il n’en pas de sociologique. Un fait de costume il a une forte valeur sociale, et il est l’objet propre de la recherche sociologique ou historique. Faits de « costume » et faits « d’habillement » peuvent sembler parfois coïncider, mais il n'est pas difficile de rétablir dans chaque cas la distinction : la carrure d'épaules, par exemple, est un fait d'habillement quand elle correspond exactement à l'anatomie du porteur ; elle est fait de costume quand sa dimension est prescrite par le groupe a titre de mode. Il est bien évident qu’il y a entre l’habillement et le costume un mouvement incessant, un échange dialectique que l’on a pu définir à propos de la langue et de la parole, comme une véritable praxis. 1.3.2-Signification et communication via le vêtement Il existe d’autre forme de communication celle de la communication Non-verbale qui semble aux gestes, aux expressions faciales ainsi que d’autres signaux tels que le vêtement, qui se considère comme étant un élément important que possède chaque société humaine. Le vêtement représente l’image d’une personne, sa première impression et quelques symboles. Ainsi, il n’est pas qu’une simple étoffe qui sert à couvrir et protéger le corps mais plutôt le vêtement représente un moyen qui véhicule de communication entre celui qui le porte et les autres .on peuvent dire que cela est une sorte de communication symbolique. Surtout dans la 22 société moderne, beaucoup de gens achètent leur vêtements pour exprimer leur personnalité c’est à dire il s’agit toujours d’une image qui reflète la personnalité, le statut sociale de celui qui porte le vêtement et le groupe social qu’il appartient. 1.4-Les fonctions du vêtement « Les hommes s’habillent parce qu’ils sont nus » ce qui peut recouvrir trois fonctions : la protection, la pudeur et la parure. 1_La protection : le vêtement peut nous protègent contre les différentes agressions liées au temps et au climat :  La protection contre la chaleur : en arrêtant es rayonnements ultraviolets et infrarouges, les vêtements empêchent les brûlures (coup de soleil) ; lorsqu’ils sont de couleur claire, ils réfléchissent le rayonnement global et limitent la température  La protection contre le froid : les tissus empêchent la circulation de l'air froid sur de la peau. Ils évitent donc l'apport d'air froid contre la peau et la fuite de l'air réchauffé par la peau.  La protection contre les dangers : citons par exemple l’emploi du casque et de masque de cuirasse que la guerre moderne a fait revivre sous la forme du casque et du masque à gaz. de nombreux vêtements que nous portons sont protecteurs (casque du motard, lunettes du soudeur, jambières du joueur …etc) 2_ La parure : dans un second temps, les vêtements jouent un rôle très important en matière de (parure) car ils visent à orner et magnifier le corps humain afin de le rendre plus agréable à l’œil, on note les accessoires à titre d’exemple. 3_La pudeur : l’élément primordial d’être pudique est le vêtement, car il sert à dissimuler les organes intimes du corps pour ne pas attirer l’attention soit du côté de l’homme ou du côté de la femme, puisque la vue de certains organes provoque un sentiment de désir de nature sexuelle, c’est pourquoi la sexualité semble être comme un fort motif dans l’acte de se vêtir et dans cette perspective, on ne parle pas uniquement de la pudeur mais aussi de la honte. Dans un entretien daté de1967 R.Barthes parle sur un monde jubilatoire, de son intérêt pour le vêtement (et pour d’autre objet de communication) : « Le vêtement est l’un de ces objets de communication, comme la nourriture, les gestes, les comportements, la conversation, que j’ai toujours eu la joie profonde à interroger parce-que d’une part il possède existence quotidienne et représentent pour moi une possibilité de connaissance de moi-même au niveau le plus immédiat https://fr.wikipedia.org/wiki/Rayonnement https://fr.wikipedia.org/wiki/Ultraviolet https://fr.wikipedia.org/wiki/Infrarouge https://fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3%BBlures https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_de_soleil https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%A9rature 23 car je m’y investis dans ma vie propre, et parce que d’autre part ils possèdent une existence intellectuelle et s’offrent à une analyse systématique par des moyens formels » (Barthes, 1975, cité par : Burgelin, 1996. p. 81) On peut donc noter que le vêtement est vu tel un objet comparable à d’autres objets communicants, qui construit tout un système mené à l’analyse en se basant essentiellement sur le monde de l’interprétation. 1.5-Le code vestimentaire Un code vestimentaire, est un ensemble de règles ou de directives concernant la façon dont les individus doivent s'habiller dans un certain contexte ou environnement. Ces codes peuvent varier en fonction de différents facteurs tels que la culture, le lieu, l'occasion, le groupe social ou professionnel, et même les saisons. Le code vestimentaire peut donner une indication du rang social, de la classe à laquelle la personne appartient, de son occupation (ainsi de la blouse blanche des médecins, la robe noire des avocats ou l'uniforme scolaire pour les élèves), de sa religion, de son statut marital (le port de la bague en Occident). Et les caractéristiques des vêtements sont un code complexe qu'il est difficile d'affiner, de définir ou de clarifier, mais nous comprenons implicitement, nous nous référons, nous jugeons les vêtements par rapport à différentes caractéristiques. 1.5.1-Les caractéristiques du code vestimentaire On peut porter des jugements sur l'habit par rapport aux caractéristiques suivantes : _ La qualité : La qualité d'un vêtement se distingue par la matière utilisée, telle que le coton, la fourrure, la laine, le cuir, le satin ou le cachemire _ La forme : La forme de chaque vêtement revêt une signification particulière ; (jupe courte/ longue) _ La couleur : La couleur joue un rôle symbolique, influencé par des facteurs tels que la culture, la religion, la politique et l'histoire ; par exemple, le rouge évoque souvent le sang. _ Le décor : Ce sont les accessoires associés aux vêtements (cravate, ceinture, fleur) 21 (Roland Barthes, Système de la Mode, Op.cit.P.13 page 24) _ La taille : Elle varie selon les préférences individuelles, allant du large au serré, du court au long. _ Les marques : Les marques revêtent une grande importance, qu'il s'agisse de vêtements importés ou locaux. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9decin https://fr.wikipedia.org/wiki/Avocat_(m%C3%A9tier) https://fr.wikipedia.org/wiki/Uniforme_scolaire https://fr.wikipedia.org/wiki/Uniforme_scolaire 24 _ La contextualité : la contextualité est essentielle, chaque vêtement étant conçu pour un événement spécifique, qu'il s'agisse d'une sortie ordinaire ou d'une cérémonie particulière. 1.5.2-Son importance dans un groupe de pairs Selon Burgunder-Mirisola (2008), le choix d'une tenue vestimentaire va au-delà de l'apparence physique. Il symbolise l'inclusion dans un groupe en partageant ses valeurs et ses intérêts qu’il peut signifier : « Le choix d’un style vestimentaire et d’un goût musical au détriment d’autres serait un moyen d’affirmer une symétrie entre les membres du groupe, une forme d’égalité de statut malgré les différences interindividuelles. De plus, le vêtement n’est pas qu’une affaire d’apparence, il marque une appartenance, le partage des valeurs et d’intérêts et permet d’être inclus ».La tenue vestimentaire, étant étroitement liée aux jugements identitaires et aux catégorisations, peut également jouer un rôle important dans l'unité d'un groupe. Dans les cercles sociaux, notamment chez les jeunes influencés par les tendances à la mode, le choix vestimentaire est crucial, car il reflète souvent les comportements et les valeurs du groupe. Des auteurs tels que Pommereau (2006) et Fornallaz (2006) ont d'ailleurs identifié divers styles vestimentaires associés à des courants musicaux spécifiques. Les stéréotypes jouent également un rôle en associant certains comportements, mentalités et goûts à des styles vestimentaires particuliers. 1.6-Qu’est qu’un vestème? La théorie de Roland Barthes sur l'analyse du fonctionnement du système vestimentaire repose sur l'organisation et la structure des codes vestimentaires. Cette organisation comprend des unités de signification appelées "vestèmes", qui sont les éléments constitutifs essentiels du vêtement. Ces vestèmes, composés de caractéristiques pertinentes, suivent une décomposition similaire à celle du phonème et du monème, se basant sur des oppositions. Bien qu'ils fassent partie intégrante du vêtement et ne soient pas des signes autonomes, ils possèdent un sens distinctif qui permet de différencier les différents vêtements. En somme, les vestèmes représentent des éléments significatifs essentiels du langage vestimentaire 1.7-La Sémiotique de la culture La sémiotique de la culture a un objet pour décrire la culture d4un point de vue sémiotique, c’est--dire qu’il y a une relation complémentaire entre les deux concepts et que la culture est comprise comme un système de symboles ou désignes significatifs. Selon Umberto. Éco tente la sémiotique de la culture est une « science qui étudie tous les phénomènes de culture comme s’ils étaient des signes en se basant sur l’hypothèse que tous les phénomènes de culture 25 sont en réalité des systèmes de signes » (Eco, 1972, p. 261), C’est-à-dire que la sémiotique culturelle sert à traiter les phénomènes culturels tels que les traditions, les croyances, les modes de vie ainsi le code vestimentaire…etc, en les considérant comme des processus communicatifs. Conclusion Dans ce chapitre, nous avons essayé d’évoquer les théories et les notions qui nous aident à enrichir notre recherche. Au cours ce chapitre, nous avons vu que le signe vestimentaire est l’un des objets d’étude de la sémiotique qui sert à étudier comment les gens interprètent les choses. Chapitre II : le code vestimentaire dans la culture algéroise 26 Introduction Dans ce chapitre intitulé "le code vestimentaire dans la culture algéroise", nous visons en premier lieu l'aspect géographique de la région, puis nous aborderons ses traditions célèbres, par la suite nous allons mettre l'accent sur le costume traditionnel algérois et spécialement le costume traditionnel féminin qui représente l'objet clé de notre recherche. 2- Aspect géographique de la région 2.1-Étymologie La ville d'Alger s'appelait Ecosium, et ses noms actuels incluent Al-Bahja « la joyeuse », Al-Mahrousa « la bien-gardée » et Al-Bayda « la blanche », et c'est aussi la capitale de l’Etat d'Alger . Elle constitue le cœur de la ville d'Alger, même si le cœur historique est constitué par la Casbah. Ainsi, La vieille ville, la Casbah, a toujours été le foyer de la culture algéroise. Selon ce qui est rapporté dans les sources historiques, Balqin ibn Ziri fut le fondateur de la ville , lorsqu'il fonda sa capitale en 960 sur les ruines de la ville phénicienne, que les Romains appelaient Ecosium, , qui signifie en Phénicien "l'île aux mouettes". Puis, ibn Ziri lui donna le nom de Djazair Beni Mezghna Algérie, raison de la présence de 4 petites îles non loin de la côte maritime face à la ville. Le nom ne comprenait initialement que la ville d'Alger, mais ce sont les Ottomans qui ont donné le nom d'Algérie à tous les pays en le dérivant du nom de https://ar.wikipedia.org/wiki/%D8%A5%D9%83%D9%88%D8%B2%D9%8A%D9%88%D9%85 https://ar.wikipedia.org/wiki/%D9%88%D9%84%D8%A7%D9%8A%D8%A9_%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Alger https://fr.wikipedia.org/wiki/Casbah_d%27Alger https://ar.wikipedia.org/wiki/%D8%A8%D9%84%D9%82%D9%8A%D9%86_%D8%A8%D9%86_%D8%B2%D9%8A%D8%B1%D9%8A https://ar.wikipedia.org/wiki/960 https://ar.wikipedia.org/wiki/%D8%A5%D9%83%D9%88%D8%B2%D9%8A%D9%88%D9%85 https://ar.wikipedia.org/wiki/%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D8%A9_%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%AB%D9%85%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9 27 la capitale. Les noms de la ville ont changé et varié au fil des âges, de la population et des langues. 2.1.1- Histoire et localisation géografique de la région La capitale d'alger, également connue sous les noms d'El Bahdja (« la joyeuse »), El Mahrussa (« la bien-gardée ») et El Beida (« la blanche »), est la capitale de l'Algérie et sa ville la plus peuplée. En arabe, elle est appelée الجزائر العاصمم (Al-Jazāʾir El ʿĀṣima) et en berbère ⵍⴷⵣⴰⵢⵔ ⵜⴰⵎⴰⵏⴰⵖⵜ. Cette région a été fondée au IVe siècle av. J.-C. par les Phéniciens sous le nom d'Icosium. Elle a ensuite été occupée par les Romains, les Vandales, les Byzantins et les Arabes. Au début du Moyen Âge, elle était habitée par la tribu berbère des Beni-Mezghana avant d'être prise en 1204 par la tribu arabe des Thaâliba, qui régna sur la région jusqu'en 1516. Au milieu du Xe siècle, Bologhine ibn Ziri, un souverain berbère de la dynastie ziride, refonde Alger sur les ruines d'Icosium. En arabe littéraire, elle est connue sous le nom d'El- Djazaïr, tandis que les variantes Dzeyer ou Ledzayer sont utilisées en arabe algérien. Alger devient la capitale de l'Algérie à partir de la régence d'Alger en 1515. Elle était alors l'une des cités les plus importantes de la Méditerranée entre le XVIe et le début du XIXe siècle, pratiquant la piraterie et imposant un impôt aux puissances maritimes pour le passage de leurs flottes. Pendant la colonisation française, Alger devient le siège du gouverneur général de l'Algérie et fut la capitale de la France libre de 1942 à 1944. Depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, Alger est devenue la capitale de l'État algérien, abritant les institutions politiques du pays et jouant un rôle économique majeur. La wilaya d'Alger est localisée au centre-nord de l'Algérie. Son chef-lieu est Alger, la capitale politique, administrative et économique du pays. La wilaya s'étend sur une superficie de plus de 809 km² et bénéficie d'une position géostratégique avantageuse, tant pour les échanges économiques internationaux que pour des raisons géopolitiques. Elle est bordée au nord par la mer Méditerranée, au sud par la wilaya de Blida, à l'ouest par la wilaya de Tipaza, et à l'est par la wilaya de Boumerdès. https://ar.wikipedia.org/wiki/%D9%85%D8%A8%D9%86%D9%89 28 2.2-Les traditions algéroises 2.2.1-Qu'est-ce qu'une tradition par définition ? Selon le Robert une « tradition est un ensemble de notions relatives au passé, transmises de génération en génération. ➙ Folklore, légende, mythe ». Aussi c'est la manière de penser, de faire ou d'agir, qui est un héritage du passé. ➙ Coutume, habitude. Elle reste attachée aux traditions de sa famille. Ainsi, la définition du terme "tradition" la plus signifiante est celle qui est associé à "la culture". «Une tradition désigne une pratique ou un savoir hérité du passé, répété de génération en génération. On attribue souvent aux traditions une origine ancestrale et une stabilité de contenu. Mais ces caractéristiques ne résistent pas à l'analyse » (Journet, 2002, p. 218) https://dictionnaire.lerobert.com/definition/folklore https://dictionnaire.lerobert.com/definition/legende https://dictionnaire.lerobert.com/definition/mythe https://dictionnaire.lerobert.com/definition/coutume https://dictionnaire.lerobert.com/definition/habitude 29 2.2.2-L'artisanat de la région Parmi les artisanats algérois les plus illustrées est "la dinanderie", dont la pratique remonte à la période médiévale. Les objets fabriqués par les dinandiers sont essentiellement les sniwa, plateaux en cuivre richement ornés de motif géométrique, les mibkhara, encensoirs, les l'brik et tassa, aiguières et bassines, les berreds, théières, et les tebssi. Ainsi les motifs employés sont des étoiles, des formes géométriques et des fleurs comme le jasmin. 2.2.3-La musique et les troupes musicales Dans la ville d’Alger, on trouve un esprit festif à travers des manifestations de rues de divers musiciens et saltimbanques. Ainsi, les troupes de baba salem qui déambulaient et animaient fréquemment les ruelles à l'approche des fêtes comme le mawlid. Elles étaient généralement composées d'Africains originaire du Sahara, souvent appelés gnaoua. Ces Gnaouas portent généralement des vêtements sahariens de différentes couleurs, un collier de coquillages et jouent du guembri , du karkabou et du tambourin. Les baba salem se sont raréfiés de nos jours, même s'ils se produisent toujours dans les rues. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dinanderie https://fr.wikipedia.org/wiki/Pentagramme https://fr.wikipedia.org/wiki/Jasmin https://fr.wikipedia.org/wiki/Mawlid https://fr.wikipedia.org/wiki/Sahara_alg%C3%A9rien https://fr.wikipedia.org/wiki/Gnaouas https://fr.wikipedia.org/wiki/Guembri https://fr.wikipedia.org/wiki/Qraqeb https://fr.wikipedia.org/wiki/Tambourin_(sur_cadre) 30 Gnaoui d'Alger avec son guembri (vers 1906). L’autre type de troupes folkloriques est "les zornadjia", employées dans les festivités. Elles tirent leur nom de la zorna, une sorte de hautbois, et produisent une musique rythmée notamment par le tbel, une sorte de tambour, et le bendir. Ces troupes de zornadjia se produisent notamment dans les mariages. Pour la musique, on trouve la plus célèbre chez les algérois c'est La musique chaâbi « populaire », Le chaâbi algérois se fait connaître par la célèbre chanson" Ya Rayah" de Dahmane El Harrachi, traduite et interprétée dans le monde entier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alger https://fr.wikipedia.org/wiki/Guembri https://fr.wikipedia.org/wiki/Zorna https://fr.wikipedia.org/wiki/Tabl https://fr.wikipedia.org/wiki/Bendir https://fr.wikipedia.org/wiki/Ya_Rayah https://fr.wikipedia.org/wiki/Ya_Rayah https://fr.wikipedia.org/wiki/Dahmane_El_Harrachi 31 2.3-Gastronomie algéroise 2.3.1-Les plats traditionnels L’art culinaire ne sert pas uniquement à répondre aux besoins naturels des êtres vivants pour qu’ils puissent continuer leur vie, mais aussi il pourrait transmettre des différents messages, car il est considéré comme étant un objet communicant qui se base principalement sur le monde de l’interprétation. Barthes écrit, « […] la nourriture sert à se nourrir, quand bien même ils servent aussi à signifier » (Barthes, 1985, p. 40) La ville d’Alger est très célèbre par le plat de "Rechta" qui est considéré comme étant un symbole de la gastronomie algéroise. Ce plat est souvent consommé durant l’Aïd el-Fitr, mais il est surtout préparé lors des fêtes religieuses, telles que le Mouled ou l’Achoura et des fêtes familiales, comme les fiançailles ou les mariages. Les ingrédients de la Rechta sont les nouilles, la viande, le poulet, les pois chiches, le navet et la courgette. Rechta 32 Ainsi, le COUSCOUS est parmi les plats traditionnels de la région. Ce plat est servi le plus souvent avec un ragoût de légumes accompagné de viande, présenté parfois dans un plat en terre cuite traditionnel à tajine. Le COUSCOUS présenté dans un plat en terre cuite traditionnel. 2.3.2-Les gâteaux les plus célèbres Pour les gâteaux, on trouve en premier lieu le «Makrout laassel » est une version algéroise et différente du makrout aux dattes. Nous appelons à Alger soltane el mida (le roi de la table) car ce gâteau est présent à chaque évènement (mariage, fiançailles, Eid etc...). Afin de réussir Makrout laassel, durant la préparation il faut bien l’imbiber de mélange eau-fleur d’oranger. Plus on l’asperge d’eau et plus il sera fondant en bouche. Ce gâteau est dégusté avec un bon thé à la menthe. Makrout laassel 33 Ainsi, l'un des gâteux d’origines algérois, «dziriette » Ce gâteau algérois est toujours présent dans nos plateaux lors des fêtes ou cérémonies. Trempés dans le miel parfumé, sa farce est bien fondante. La dziriette est un hommage à l’héritage culturel algérien et l’occasion pour les Algériens de transmettre leur héritage culturel et de donner vie à leur histoire. Dziriette 2.4-Le costume traditionnel algérois Le costume traditionnel algérois, comme dans beaucoup de cultures, est le reflet de l'histoire et de l'identité de la région. En Algérie, les costumes traditionnels varient selon les différentes régions et les groupes ethniques. Le costume traditionnel algérois est bien plus qu'un simple vêtement ; il est un symbole puissant de l'identité, de la diversité et de l'héritage culturel de l'Algérie, tout en véhiculant des valeurs socioculturelles profondément enracinées dans la société. Les motifs, les couleurs et les styles des costumes traditionnels peuvent également varier en fonction des régions et des occasions. Par exemple, pour les célébrations et les mariages, les costumes peuvent être plus richement ornés et colorés, mais avant d’en entamer en détails, il est nécessaire de proposer une brève définition du costume https://cuisinezavecdjouza.fr/mkhabez-gateau-aux-amandes-algerien/ https://cuisinezavecdjouza.fr/comment-preparer-le-miel-au-sucre-pour-gateaux-orientaux/ 34 2.4.1- Définition du costume « Le costume » (ou la tenue) est un ensemble de vêtements et d'accessoires assortis et fait pour être portés ensemble. Il peut être composé librement ou être imposé, comme dans le cas des vêtements professionnels. Ensemble des différentes pièces d’un habillement » (Larousse. 2008. p95) Le costume peut être un symbole d'appartenance à un peuple, un pays, une confrérie, une secte, une religion ou d'autres types de groupe. Il peut aussi constituer un déguisement ou un costume de scène comme le costume d'Arlequin. Ce peut être un vêtement strictement professionnel comme les costumes d'audience que sont la robe d'avocat ou la robe de magistrat, ou encore le costume d'amiante d'un ouvrier fondeur. Il peut « uniformiser » une population (de soldats, d'élèves, etc). Du simple pagne décoré aux parures impériales, le costume est souvent porteur de sens et de symboles. Il traduit par exemple une origine sociale, géographique, et parfois la créativité de celui qui le porte ou la fabriquée 2.4.3-Le costume traditionnel féminin algérois Le costume traditionnel féminin algérois est un symbole de l'identité culturelle et de la richesse artistique de l'Algérie. Il reflète l'histoire, les traditions et le raffinement esthétique du peuple algérien. Les traditions vestimentaires algéroises ont été soigneusement préservées au fil des générations, mettant en valeur des pièces emblématiques telles que le KARAKOU, le HAÏK, le SEROUEL et MAHRMET EL FTOUL pour la coiffure. À l'époque turque, le SEROUEL a subi des modifications, devenant plus ajusté et pratique, doté de fentes sur les côtés pour faciliter les déplacements tout en conservant une allure chic et féminine. Un autre élément notable était la GHLILA, (l’ancien Karakou), au fil du temps la GNIDRA a était évoluée pour devenir la ghlila une longue veste descendue jusqu'aux mi-jambe, confectionnée dans des tissus luxueux tels que le satin, le damassé ou le velours, ornée de boutons en argent ou en or, avec des manches plus ou moins larges. Avec l'arrivée de la colonisation française en 1830, le costume féminin algérien a connu une nouvelle richesse et une variété de décorations, avec notamment l'émergence du Djabdouli, une veste à l'influence française, cintrée à la taille et évasée à la basque, donnant naissance au karakou. Parmi les sept vêtements que les algéroises portent il y a aussi le BADROUNE, le modèle traditionnel de cette tenue algéroise est très imposant par ses mètres de tissu (satin, brocart, velours). Il est devenu vêtement nuptial que les jeunes algéroises, puis toutes les algériennes, portaient pour célébrer leurs mariages https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%AAtement https://fr.wikipedia.org/wiki/Accessoires_de_mode https://fr.wikipedia.org/wiki/Uniforme_professionnel_utilitaire https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9guisement https://fr.wikipedia.org/wiki/Costume_de_sc%C3%A8ne https://fr.wikipedia.org/wiki/Arlequin https://fr.wikipedia.org/wiki/Costume_d%27audience https://fr.wikipedia.org/wiki/Robe_d%27avocat https://fr.wikipedia.org/wiki/Robe_de_magistrat https://fr.wikipedia.org/wiki/Robe_de_magistrat https://fr.wikipedia.org/wiki/Amiante https://fr.wikipedia.org/wiki/Pagne https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbole https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ativit%C3%A9 35 selon la tradition du pays. Dans le but de remplacer la robe blanche européenne lors de la période coloniale française et redevient à la mode au XXIe siècle, récupérant sa place historique dans la tasdira (le défilé des robes de la mariée algérienne), en guise de robe de fermeture de la cérémonie. Le costume traditionnel féminin algérois a connaît des changements et des évolutions au fil du temps. Ces changements peuvent être influencés par divers facteurs, notamment la colonisation, les tendances de la mode internationale, les évolutions sociales, économiques et culturelles, ainsi que les préférences individuelles des gens. Le vêtement algérois subit des changements et des évolutions pour refléter les tendances contemporaines tout en préservant les éléments traditionnels qui sont chers à l'identité culturelle de l'Algérie. Cette fusion entre tradition et modernité contribue à enrichir le paysage vestimentaire algérois et à témoigner de sa diversité et de sa créativité Conclusion Comme nous l’avons vu au long de tout ce chapitre la région d’Alger a une culture assez riche. La capitale Alger a connu la succession de plusieurs civilisations et cultures qui ont donné plus de féminité et d’élégance à la femme algéroise. Le costume traditionnel féminin algérois a gardé ses tàches originales malgré l’influence de plusieurs facteurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Robe_de_mari%C3%A9e https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonial_(France) 36 Chapitre III : Analyse Sémiotique des vêtements traditionnels féminins algérois 37 Introduction Ce chapitre est consacré a l’analyse du vetement traditionnel féminin algérois,nous allons donc présenté les images collecté, ensuite, les analyser pour comprendre comment puet se construir une interpritation d’un vetement, notamment, nous étudierons l’agencement des signes et leurs significations. 3- Présentation de la méthodologie et des corpus Ce chapitre pratique vise à clarifier notre méthodologie de recherche, que nous considérons comme appropriée et adéquate pour l'analyse de notre corpus. Nous avons opté pour une approche analytique basée sur le modèle sémiologique de Roland Barthes, influencé par les travaux de Saussure, en nous concentrant sur le signifiant : le vestème (la plus petite unité de sens dans le vêtement) et le signifié : son aspect social, afin de révéler la signification du système vestimentair. En raison de la nature du vêtement en tant que signe à double fonction, nous suivrons ensuite la théorie d'Umberto Eco, qui concerne le signe mixte. Dans le cadre de notre étude de recherche, Nous allons analyser le costume traditionnel porté par les femmes / algéroises, Ainsi notre corpus est composé de : haik – a’adjar – le seroual algérois – la ghlila – le karakou – le badroune – mahrmet el ftoul – khit elroh. 38 3-Présentation du haik Le mot « haïk » vient du verbe « hâka » qui signifie tisser. L’origine de son port généralisé remonterait au 16e siècle, après l’invasion de l’Algérie par les espagnols. En effet, dès le 17e siècle, l’écrivain et religieux Haedo décrivait ainsi le Haïk des femmes algéroises : « Pour n’être pas vues hors de chez elles, elles se couvrent la figure d’un voile blanc fin, puis elles se mettent pardessus la tête une mante de fine étoffe de laine très déliée, ou de tissu de laine et de soie qu’elles appellent huyque (haïk) » (Haedo ,1612, p.131).Le Haïk est constitué d’une grande étoffe qui enveloppe le corps entièrement et d’un petit voile qui couvre le bas du visage (el adjar). Le plus célèbre est le «haïk m'rama» propre à La Casbah d’Alger. Il existe plusieurs sortes de haïk à travers toutes les régions d’Algérie à Tlemcen, Béjaïa et à Oran il est d’une couleur blanche immaculé alors qu'à Constantine, il est noir, et cela en signe de deuil d’un bey décédé (SALAH BEY) Figure 01 : Deux femmes portent le haik dans la casbah d’Alger https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9ja%C3%AFa https://fr.wikipedia.org/wiki/Oran https://fr.wikipedia.org/wiki/Constantine_(Alg%C3%A9rie) 39 3.1-Étude sémiotique du haik 3.1.2-Signification et symbolisation du haik selon l’analyse structurale de R.Barthes : Le haïk est généralement porté par la femme à l’extérieur de son foyer, et durant la période colonial facilitant la dissimulation d'armes, dans un but tactique, il était un signe de résistance nationale algérienne contre la politique coloniale française Le port du haïk qui voile la femme algérienne musulmane de la tête aux pieds est un signe conservatisme religieux. signifiant signifié Le haik signe de résistance nationale algérienne un signe conservatisme religieux 3.1.3-Classification et fonctions du haik selon U.ECO Classe Signifiant Fonction primaire Fonction seconde Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. Le haik recouvre les autres vêtements féminins - Distinction géographique : représente la région d’Alger et la femme algéroise. - Distinction circonstancielle : le quotidien 40 3.2-Présentation de l’aadjar L’aadjar (voilette) le mot terme se dit d’une « petite voilette faciale triangulaire qui orne le visage des Algériennes ». Il est constitué de fine toile en soie brodé, dont les deux petits côtés sont ornés de dentelles, de broderies ou parfois des deux. Les extrémités du grand côté sont munies d’un fin galon, qui permet de nouer ce A’ajar derrière la tête. L’a’adjer est toujours associé au haïk, avec lequel il constitue la dernière touche du costume de sortie des algéroises. Figure 02 : Femmes algériennes avec le haik et l’aadjar algérois 3.2.1-Étude sémiotique du A’adjar 3.2.2-Signification et symbolisation du a’adjar selon l’analyse structurale de R.Barthes Le port de l’a’adjâr, cette petite voilette de soie triangulaire, de la même teinte que le haik, par les femmes algériennes hors de chez elles pour ne pas être vues par les étranges. Donc elles se couvrent la figure d’un voile blanc fin, qu’elles attachent par un nœud derrière la nuque 41 au-dessous des yeux et du front, qui restent à découvert est un signe de « horma » que veut dire qu’elles peuvent être vues que par ses proches. Le port du a’adjar a une fonction purement religieuse, donc est un signe de conservatisme religieux. Signifiant Signifié L’aadjar un signe aussi conservatisme religieux un signe de « horma » 3.2.3-Classification et fonctions du A’adjar selon U.ECO Classe signifiant Fonction primaire Fonction seconde Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. L’A’adjar Orner le visage des femmes algériennes voile facial Distinction circonstancielle : Auparavant porté au quotidien (à l’extérieur de la maison). Aujourd’hui, rarement porté et presque disparu 3.3-Le Seroual algérois Le "seroual" algérois, On l’appelle aussi Seroual Dziri, est un élément essentiel du costume traditionnel féminin porté à Alger, la capitale de l'Algérie. Il y a deux type de seroual algérois : seroual chelka et seroual mdawar. 42 3.3.1-Présentation du saroual mdawar Le saroual mdawar ou « saroual bouffant » il était appelé Serouel Zenka ou Serouel de la rue, car il est fait pour sortir, est un pantalon ample, à la taille élastique, qui descend jusqu'aux chevilles. Il est conçu en soie et satin pour un toucher doux et soyeux. Le design est très épuré, sans trop de fioritures, pour un style sobre et élégant. « Saroual zenka » est une variante du sarouel, il est plus court devant que derrière, laissant ainsi paraître légèrement les chevilles. Le sarouel Mdawar est un pantalon élégant et confortable, parfait pour les occasions formelles ou informelles. Figure 03 : Le seroual mdawar (bouffant) ancien Figure 04 : Le seroual mdawar moderne 3.3.2-Étude sémiotique du seroual mdawar 3.3.3-Signification et symbolisation du seroual mdawar selon l’analyse structurale de R.Barthes Le Serouel Mdawar est étroitement associé à la région d’Alger, devenant ainsi un signe de type régional .Auparavant, les femmes algéroises le portaient à l’extérieur de leur foyer. En raison de sa coupe ample et volumineuse, il permettait de dissimuler les contours et les mouvements du corps, ce qui en faisait le symbole traditionnel de la modestie et de la pudeur de la femme algéroise. 43 Aujourd’hui le Serouel Mdawar est un signe de fête, c’est le titre d’élégance de la mariée algéroise ou même dans les autres régions de l’Algérie. Vestème Signifié Serouel Mdawar _Vêtement porté par l’algéroise à l’extérieur de sa maison. (auparavant) Veste karakou+ Serouel Mdawar blanc _ La tenue de la femme mariée à l’extérieur de sa maison. (auparavant). Veste karakou+ Serouel Mdawar __ Tenue des cérémonies et des fêtes de mariage signe de fête 3.3.4-Classification et fonctions du seroual mdawar selon U.ECO classe signifiant Fonction primaire Fonction seconde Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. Saroual mdawar Cacher la forme et les mouvements du cops Distinction géographique : représente la région d’Alger Distinction circonstancielle : Auparavant porté au quotidien (à l’extérieur de la maison). Aujourd’hui, spécifique pour les fêtes de mariage. 44 3.3.5-Présentation du seroual chelka Le Seroual Chelka est un pantalon traditionnel porté dans la région d’Alger, c’est le pantalon droit et ouvert sur les côtés, à l’origine il était la version « maison » du serouel algérois. En effet, plié des deux côtés à mi jambes. Le Seroual Chelka est souvent orné de broderies ou de motifs élaborés le long des ourlets et des coutures, ajoutant une touche de sophistication à son apparence. Ce vêtement est apprécié pour sa polyvalence, pouvant être porté aussi bien au quotidien que lors d’occasions spéciales. Sa coupe ample offre confort et liberté de mouvement, et pour s’assoir aussi plus aisément, d’où son autre appellation « serouel elqaada ». Tandis que son style traditionnel incarne l’histoire et la culture algériennes. Figure 05 : Seroual chelka « qaada » ancien 45 Figure 07 : Seroual chelka orné de broderie Figure06 :seroual chelka moderne simple 46 3.3.6- Étude sémiotique du seroual chelka 3.3.7-Signification et symbolisation du seroual chelka « qaada »selon l’analyse structurale de R.Barthes Le Serouel Chelka est fortement associé à la région d'Alger, il est devenu un symbole régional représentatif de cette région. Le Serouel Chelka demeure présent jusqu'à ce jour, et il demeure un choix privilégié pour de nombreuses mariées algériennes, recherchant luxe, élégance et tradition, notamment lorsqu'il est assorti à la veste Karakou. Vestème Signifié Serouel Chelka _Vêtement porté auparavant par l’algéroise l’intérieur de sa maison (signe de type régional) 3.3.8-Classification et fonctions du seroual chelka « qaada » selon U.ECO Classe signifiant Fonction primaire Fonction seconde Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. Seroual chelka dissimuler les parties intimes du corps. - Distinction circonstancielle : Auparavant porté quotidiennement (à l’extérieur de la maison). Aujourd’hui, spécifique pour les fêtes de mariage. - Distinction géographique : représente la région d’Alger 47 3.4-Présentation de la « Ghlila » Le mot "Ghlila" est le diminutif algérois du mot arabe ghalila ou ghilala, un habit dit décolleté à la levantine (venant de l’orient), qui était considéré comme un vêtement quotidien de l’élite algéroise durant la période entre le XIVe et XVIIe siècle. La Ghlila, originaire de l'Orient et déjà présente au XVe siècle, a été influencée par les traditions berbères et andalouses. Cette veste trapézoïdale, généralement en velours ou en brocart, se caractérise par une encolure ovale profonde agrémentée de boutons décoratifs, descendant jusqu'à mi-jambe. À Constantine, la Ghlila était pourvue de longues manches, tandis qu'à Alger, elle en était dépourvue. Elle était également portée par les hommes, bien que chez ces derniers, elle soit moins décolletée que chez les femmes. La version masculine de la Ghlila était appelée Ghlila Djabadouli par les Turcs. Au début du XIXe siècle, deux dérivés de la Ghlila ont fait leur apparition dans le vestiaire féminin algérois : la Frimla et la Ghlila dite Djabadouli. L'origine exacte de la Frimla, un corselet profondément décolleté orné de dentelle et de broderie, est difficile à déterminer, qu'elle soit issue de l'Orient ou qu'elle découle de la réduction progressive de la Fermla, elle- même dérivée de la Ghlila. Des corselets similaires sont présents dans tout le bassin méditerranéen. Avec l'occupation française en 1830 et le départ d'une partie de l'élite algéroise et de certains artisans, le style vestimentaire algérois connaît un changement. Il y a une diminution des tissus de soie et des broderies en fil d'or dans les garde-robes. La Ghlila devient moins courante et se réserve aux tenues de cérémonie. Sous l'influence des vestes européennes, la Ghlila évolue vers ce qui est aujourd'hui appelé le Caraco, apparu au XIXe siècle. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alger https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabe 48 Figure 08: Ghlila du XV siècle Figure 09 : Ghlila moderne 49 3.4.1-étude sémiotique de la Ghlila 3.4.2-Signification et symbolisation de la Ghlila selon R.Barthes La ghlila est fortement liée à la région d'Alger, elle représente un signe de type régional. Elle est portée par les femmes algéroises auparavant à l'intérieure de leurs appartements, elle est présente jusqu’au ce jour, elle devient un vêtement de cérémonie ou de mariage et un signe de fête. Signifiant Signifié Ghlila -signe de fête -représente la femme algéroise 3.4.3- Classification et fonctions de la ghlila selon U.ECO Fonction secondaire Fonction primaire Signifiant Classe -Distinction géographique : représente la région d’Alger et la femme algéroise. - Distinction circonstancielle : signe de fête. -Protéger le corps et dissimuler ses parties intimes. Ghlila Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. 50 3.5-Le Karakou algérois 3.5.1-Présentation et évolution du Karakou au fil des siècles : L'origine du Karakou remonte au XV siècle, il plonge ses racines à l'époque ottoman dans laquelle, il était appelé Ghlila. Sous les influences culturelles ottomanes, andalouses ou encore françaises le karakou a subi plusieurs modifications au fil des siècles, commençant par la Ghlila (Figure 08, p) qui était porté comme un vêtement du quotidien par les femmes de l'élite algéroises dans leur appartement durant la période Ottomane jusqu’au Karakou traditionnel (Figure 10) et en fin au Karakou moderne d'aujourd'hui (Figure 11), porté par les femmes citadines durant les fêtes et les cérémonies de mariage. Ce costume se compose d'une veste qui représente une véritable œuvre d'art, confectionnée par des artisans hautement qualifiés. Cette veste est ornée de fils d'or sur du velours, pour exprime ainsi le luxe et l'élégance. La broderie, réalisée par des orfèvres artisans, suit deux techniques distinctes : le Medjboud et la Fetla. En plus des fils d'or, des perles ou des cristaux sont ajoutés pour enrichir davantage la broderie, qui s'inspire souvent de motifs naturels. Cette broderie minutieusement exécutée est appliquée sur du satin ou du velours de haute qualité, réputés pour leur robustesse afin de soutenir le poids de la broderie. Enfin, une doublure peut parfois s'avérer nécessaire pour la veste karakou. Devenant ainsi un élément incontournable du patrimoine culturel du pays et un choix privilégié dans le trousseau de mariage. Ainsi de nombreuses mariées préfèrent dévoiler leur Tsdira en portant ce vêtement traditionnel emblématique, symbole du raffinement des femmes algéroises. 3.5.2-Karakou VS Ghlila La distinction entre la Ghlila et le Karakou réside dans leur conception et leurs ornements. La Ghlila est une veste décolletée avec un large col ouvert, confectionnée en soie, velours ou brocart, descendant jusqu'aux cuisses et présentant une coupe ample similaire à celle d'un Caftan. En revanche, le Karakou est une veste courte et ajustée à la taille. En ce qui concerne les ornements (les décorations vestimentaires), le Karakou se distingue par ses broderies élaborées représentant des fleurs, des papillons et des oiseaux, agrémentées de paillettes et de petites perles de teintes claires. Tandis que la Ghlila se caractérise par ses motifs triangulaires et ovoïdes au niveau du col et des manches. 51 Par ailleurs, le Karakou est réputé pour ses multiples boutons, alors que la Ghlila est dotée d'un unique bouton en or ou en argent au niveau de la poitrine. Ces costumes traditionnels sont actuellement portés par toutes les femmes algériennes, notamment les mariées, ainsi que par les jeunes filles célibataires qui n'hésitent pas à combiner la veste Karakou avec un pantalon ou une jupe occidentale lors des festivités de mariage. Figure 10: des femmes algéroises portent un karakou traditionnel durant la période postcoloniale 52 Figure 11 : le karakou algérois modèrne2024 53 3.5.3- Étude sémiotique du karakou 3.5.4-Signification et symbolisation du Karakou selon l'analyse structurale de R.Barthes : Le Karakou, un véritable chef-d'œuvre de l'artisanat algérois, représente la tenue traditionnelle emblématique d'Alger. Il est profondément enraciné dans le patrimoine culturel de la ville, symbolisant ainsi l'étroite relation entre Alger et cet habit traditionnel, Cette connexion entre Alger et le Karakou en fait un symbole régional. Grâce à sa haute couture sophistiquée, sa beauté originale et ses détails broderies en fil d'or, le Karakou est devenu un symbole de prestige et de noblesse aux yeux de la population algérienne. De plus, il est associé aux festivités et aux cérémonies de mariage, étant généralement porté lors de ces occasions spéciales Signifiant Signifié -Le Karakou -La femme algéroise -signe de fête 54 3.5.5-Classification et fonction du karakou selon U.ECO Classe Signifiant Fonction primaire Fonction seconde Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. Le karakou Un vêtement qui protège le corps - géographique : représente la région d’Alger et la femme algéroise - Distinction circonstancielle : signe de fête. 3.5.6-Signification et symbolique des couleurs du Karakou La veste du karakou présente une grande variété de couleurs telles que le vert, le rouge, le noir, le bordeaux, le rose, le bleu, et bien d'autres encore. Ces couleurs symbolisent l'amour, la vitalité et la joie associés à la femme algéroise, témoignant de son attachement à la vie : - Le bleu : cette couleur renvoie à la fidélité, la liberté, la mer et le ciel soulignant ainsi la géomorphologie et les paysages endémiques méditerranéens. - Le vert : le vert renvoie également à la fertilité, la nature, l'environnement et l'harmonie. - Le rouge : il renvoie à la force, l'amour, l'honneur et la séduction. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fid%C3%A9lit%C3%A9_conjugale https://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mer https://fr.wikipedia.org/wiki/Ciel https://fr.wikipedia.org/wiki/Climat_m%C3%A9diterran%C3%A9en https://fr.wikipedia.org/wiki/Fertilit%C3%A9 https://fr.wikipedia.org/wiki/Nature https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement https://fr.wikipedia.org/wiki/Amour https://fr.wikipedia.org/wiki/Honneur https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9duction 55 Figure 12 : un Karakou rouge moderne 56 3.5.7-Signification des motifs du karakou Le Karakou se distingue par sa broderie minutieusement travaillée et ses motifs inspirés de la nature, Parmi ces motifs, nous pouvons mentionner  Les fleurs : représentant l'amour, la beauté, la douceur et la féminité des femmes d'Alger.  Les feuilles : d'arbres, symbolisant la cohésion familiale au sein des familles algéroises.  Les papillons : emblèmes de la délicatesse et de la légèreté des femmes d'Alger.  Les oiseaux : symboles de liberté, de réussite et d'accomplissement des objectifs. Figure 13 : Le motif des fleurs Figure 14 : Le motif des feuilles 3.5.8 -La signification des tissus du karakou Tissue Signification Karakou en velours épais Tenue des cérémonies et les festivités de mariage" Karakou en satin La tenue habituelle au quotidien (auparavant). Karakou en satin richement brodé Tenue des cérémonies et des fêtes de mariage. (auparavant et aujourd’hui) 57 Figure15 :Karakou en velours épais Figure16: Karakou en satin richement brodé 58 3.6-Présentation du Badroune Le Badroune ou badroun (de l’arabe : بدرون) est un vêtement traditionnel nuptial féminin typiquement algérien, originaire de la ville d'Alger. Sa particularité est qu’il est fait d’une robe unie qui se termine en bas comme un « serouel chelka » (sarouel algérois en forme de jupe crayon se terminant par une fermeture à l'extrémité), parfois même en « saroual mdawar » (Figure17). Ce dernier peut être porté avec une veste courte qui se porte par-dessus tel que le karakou, la ghlila, et le burnous . Le badroune est apparu, Dans le but de remplacer la robe blanche européenne lors de la période coloniale française et redevient à la mode au XXIe siècle récupérant sa place historique dans la tasdira, (le défilé des robes de la mariée algérienne). Figure17 : Badroune se termine comme « saroual mdawar » (sarouel bouffon) avec la veste ghlila. https://fr.wikipedia.org/wiki/Alger https://fr.wikipedia.org/wiki/Karakou https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghlila https://fr.wikipedia.org/wiki/Burnous https://fr.wikipedia.org/wiki/Robe_de_mari%C3%A9e https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonial_(France) 59 Figure18 : Badroune se termine comme « saroual chelka » avec la veste (ghlila moderne) Figure19 : Badroune se termine comme « saroual chelka » avec le barnus 60 Avec le temps le badroune a connu des évolutions au niveau de la forme, au lieu qu’il se termine en bas comme un « serouel chelka » ou « saoual mdawar » il se termine comme un pantalon normal donc il est devenu comme une sorte de combinaison avec la touche traditionnelle du badroune en gardant la veste par-dessus ou ajouter des manches (badroune moderne). Il a été modernisé pour s'adapter aux tendances actuelles. Figure20 : Badroune moderne 61 3.6.1- Étude sémiotique du Badroune 3.6.2- Signification et symbolisation du Badroune selon l’analyse structurale de R.Barthes _Le badroune est une tenue traditionnelle algéroise, il fait partie du patrimoine culturel algérois, et il est fortement lié à la région d’Alger qu’il devient un signe de type régional. _Le badroune est un signe de fête, c’est le titre d’élégance de la mariée algéroise ou même dans les autres régions de l’Algérie. signifiant Signifié Le badroune -La région d’Alger -Un signe de fête. 3.6.3- Classification et fonctions du Badroune selon U.ECO Classe signifiant Fonction primaire Fonction seconde Signe de type artificiel émetteur conscient et intentionnel par l’homme à fonction mixte, basé sur une convention précise pour communiquer un message d’identification. Le badroune Protéger le corps et dissimuler ses parties intimes. Distinction géographique : représente la région d’Alger et la femme algéroise - Distinction circonstancielle : signe de fête. 62 3.7- Présentation de Mahrmet El Ftoul Mhermet El Ftoul, originaire de Yeteftel, est un foulard confectionné de manière artisanale, où les fils sont habilement roulés à la main. Il est souvent porté aussi bien au quotidien que lors des festivités de mariage. Autrefois, les femmes de la Casbah le portaient régulièrement pour couvrir leurs cheveux lorsqu'elles se trouvaient sur les toits à laver et à étendre le linge, ou lorsqu'elles se déplaçaient dans la cour partagée entre plusieurs familles algéroises. Mhermet El Ftoul, est fabriqué à partir de tissus précieux tels que la soie, le Mansoudj ou le satin, est agrémenté de broderies réalisées à la main. Sa particularité réside dans ses fils pendants, et plus ils sont longs, plus le foulard est considéré comme précieux. Sa couleur, qu'elle soit argentée, dorée ou blanche, est assortie à celle du Karakou. Cependant, de nos jours, la tradition de porter le Mhermet El Ftoul est en déclin, et on ne le voit généralement plus que porté par les mariées lors de la cérémonie del'Henné. Figure21 : Une femme mariée porte Mahrmet el ftoul 63 Figure 22 : une femme célibataire porte Mahrmet la ftoul 64 3.7.1-Étude sémiotique de Mahrmet El Ftoul 3.7.2- Signification et symbolisation de Mharmet El Ftoul selon l’analyse structurale de R.Barthes Mharmet El Ftoul est un tissu triangulaire est fabriqué en soie, en Mansouj ou en satin, ayant une forte connotation de dissimulation. Il représente la décence et la pudeur pour les femmes algéroises, particulièrement celles de la Casbah, qui l'utilisaient pour dissimuler leurs cheveux des regards étrangers , que ce soit en montant sur les toits ou en se déplaçant dans la cour, car à cette époque, les familles de cette ville vivaient souvent dans des maisons uniques, divisées en plusieurs pièces. vestème Signification Mharmet el ftoul noué à droite Femme algéroise célibataire Mharmet el ftoul noué à gauche Femme algéroise mariée Mharmet el ftoul en satin ou en mansouj Coiffe portée au quotidien par la femme algéroise Mharmet el ftoul en soi coiffe porté aux cérémonies et aux fêtes de mariage par la femme algéroise. Karakou brodé en fil d’or +Mharmet el ftoul (aujourd’hui) la mariée algéroise le jour de sa cérémonie de henné Figure 23 : Mharmet laftoul en soi noué à gauche 65 3.7.3- Classification et fonctions de mhermt el ftoul selon U.ECO : Classe Signifiant Fonction primaire Fonction seconde un signe artificiel explicite émetteur conscient et intentionnel par l’individu à fonction mixte, qui est base sur une convention précise pour communiquer un message d’identification Mahrmet el ftoul Couvrir les cheveux des femmes. - Distinction circonstancielle : -elle concerne la vie quotidienne -les célébrations de mariage. -la traditionnelle cérémonie de henna. -Distinction géographique : Symbolisant la région d'Alger et la mariée typique d'Alger. -Distinction familiale : elle différencie la femme mariée de la femme célibataire. 66 3.8 - Présentation de Khit Elrouh Il s'agit d'un accessoire traditionnel, porté à l'origine sur le front par les femmes algéroises, consiste en un collier en or incrusté de bijoux précieux. Il est assorti avec le karakou de la capitale. L'histoire du fil d'âme remonte à l'époque ottomane en Algérie (1515-1830), et ses racines sont ancrées à Alger, comme en témoignent des peintures et des photographies anciennes. Cependant, il s'est également répandu parmi les femmes des classes aristocratiques de Constantine et de Tlemcen, les principales métropoles de l'Est et de l'Ouest de la région. 3.8.1- L'histoire de khit Elrouh Selon les anciennes femmes de la capitale, l'origine de l'histoire du fil de l'âme remonte à une famille de l'ancienne ville d'Algérie. La fille de cette famille s'est mariée à un homme de bonne origine, mais pauvre, n'ayant que le strict nécessaire pour vivre au quotidien. Le jour de leur mariage, l'homme a offert à sa femme un collier en or, mais celui-ci était trop petit pour être porté autour du cou en raison de sa taille. La mère de la mariée, ne pouvant supporter cette situation, a commenté en dialecte local : "Cela lui a apporté le fil de l'âme", faisant référence à la petitesse du collier. Le père a alors eu l'idée de placer le collier sur la tête de sa fille, et c'est ainsi que la tradition a commencé, avec le fil de l'âme ornant désormais les têtes des femmes de la capitale, puis se répandant dans différentes régions d'Algérie. https://ar.wikipedia.org/w/index.php?title=%D8%AE%D9%8A%D8%B7_%D8%A7%D9%84%D8%B1%D9%88%D8%AD_(%D8%AD%D9%84%D9%8A_%D8%AA%D9%82%D9%84%D9%8A%D8%AF%D9%8A)&action=edit§ion=1 67 Figure24 : Khite elrouh pour une célibataire Figure25 : Khit elrouh pour une marée 3.8.2- L’étude sémiotique du Khit El Rouh 3.8.3- Signification et symbolisation de Khit El Rouh selon l’analyse structurale de R.Barthes Vestème Signification Khite elrouh avec une seule goutte Une jeune fille célibataire Khite elrouh avec trois gouttes Une femme mariée 68 3.8.4- Classification et fonctions de Khite Elrouh selon U. ECO Classe Signifiant Fonction primaire Fonction secondaire un signe artificiel explicite émetteur conscient et intentionnel par l’individu à fonction mixte, qui est base sur une convention précise pour communiquer un message d’identification Khite elrouh porté sur le front par les femmes comme un orné pour la décoration Distinction circonstancielle : célébrations de mariage. Et les cérémonies. -Distinction familiale : Il différencie la femme mariée de la femme célibataire. Conclusion Après avoir analysé en profondeur les vêtements féminins algérois du point de vue sémiotique, il est important de souligner que ces objets ne se limitent pas à une fonction utilitaire de couvrir le corps ou de le décorer. Ils servent également à véhiculer des messages subtils et des informations indirectes. Ainsi, ces objets se transforment en symboles qui portent en eux des éléments de religion, de culture, d'identité et d'origine, permettant ainsi une communication implicite et une transmission de sens. Nous conclurons ce dernier chapitre en soulignant que le vêtement revêt une valeur symbolique distincte. Il possède deux niveaux de signification : un sens littéral accessible à tous, et un sens figuré qui est perceptible uniquement par ceux qui sont sensibles à la dimension symbolique des objets, là où d'autres ne voient que des éléments matériels. 69 Conclusion Générale 70 Notre recherche intitulée "Approche sémiotique du costume féminin algérois, visait à explorer les multiples rôles et messages véhiculés par le costume traditionnel féminin de la ville d’Alger, en mettant en évidence son aspect symbolique et communicatif à travers ses divers éléments, (motifs, couleurs, forme et tissu du costume algérois…etc). Dans le premier chapitre, nous avons tenté de mettre en évidence les différentes théories et concepts que nous avons adoptés pour mener notre analyse. Commençant par le champ de la sémiologie notamment la sémiologie de la signification et la sémiologie de la communication. Nous avons également appuyant sur les travaux de Barthes et Eco, qui se sont penchés sur les fonctions et la classification du signe vestimentaire. Nous avons ensuite cherché à aborder le vêtement en tant qu'objet-signe, intégré dans le domaine de la sémiologie. Et en soulignant qu'il ne relève pas uniquement de la sémiologie de la signification, mais aussi de la communication. Le deuxième chapitre a abordé l'aspect géographique d’Alger la capitale ainsi que ses objets artisanaux, coutumes et traditions, mettant en lumière notamment les costumes masculins et féminins qui sont au cœur de notre analyse. Pour répondre à notre problématique, le troisième chapitre s'est consacré à l'analyse d'un corpus de vingt-quatre pièces essentielles du costume traditionnel féminin de la ville d'alger , en se concentrant sur les théories sémiotiques. Cette analyse a permis de confirmer nos hypothèses initiales et de découvrir de nouvelles réponses et résultats qui nous avaient initialement échappé. Nous avons constaté que chaque élément du costume porte sa propre signification distincte, influencée par des facteurs socioculturels comme sa couleur, sa forme, la façon dont il est porté, ainsi que le contexte temporel ou événementiel de sa fabrication, à titre d'exemple : _ Le haik : signe de résistance nationale algérienne et un signe conservatisme religieux à la fois. _ L’aadjar: signe de conservation religieux, signe de" horma" _La ghlila : un vêtement porter par la femme algéroise à l'extérieur de sa maison (auparavant), mais Sous l'influence des vestes européennes, la Ghlila évolue vers ce qui est aujourd'hui appelé le karakou et considéré comme un signe de fête. _ Mharmet laftoul noué à droite : signifiée une femme algéroise célibataire. 71 _ Mharmet laftoul noué à gauche : signifiée une femme algéroise mariée. Ce travail n'a pas été réalisé sans difficulté. Bien que nous n'ayons pas rencontré d'obstacles majeurs dans la collecte d'exemples, d'illustrations ou de photos du costume féminin algérois et de ses accessoires, nous avons eu du mal à trouver des ouvrages théoriques traitant du vêtement en général, et du costume féminin algérois en particulier. Cela nous a conduit à rassembler nos données à partir d'articles et de sites internet abordant ce sujet. En conclusion de cette modeste étude, il est évident qu'il reste encore beaucoup à explorer en ce qui concerne le langage vestimentaire. En réalité, le costume féminin algérois ne peut pas à lui seul transmettre toutes les fonctions et significations possibles. C'est pourquoi nous aspirons à poursuivre nos recherches sur le langage des objets, en mettant particulièrement l'accent sur le vêtement en tant qu'outil de communication permettant aux individus de s'exprimer en public. Nous chercherons également à diversifier nos approches analytiques dans nos futures recherches. Enfin, nous espérons avoir stimulé votre esprit critique et que notre travail ouvrira la voie à des études plus approfondies sur le costume féminin algérois. Nous espérons également avoir contribué à éclaircir un sujet qui, jusqu'à présent, a été relativement peu exploré. 72 Références bibliographiques 73 Ouvrages 1. A.MOUKHALIFA, Le costume algérien traditionnel, Edition, Enag, Algérie, 2004. 2. C.S. Peirce, « Écrits sur le signe», Amérique 3. E. Buyssens E. Messages et signaux, édition : Lebegue, Bruxelles, 1981. 4. F. de Saussure, Cours de linguistique générale, édition : Payot, Paris, 1971 5. G. Mounin, Introduction à la sémiologie, édition : Minuit, paris, 1973. 6. Roland Barthes, L’aventure sémiologique, édition du seuil ,1985 . 7. R. Barthes, Système de la mode, édition : Seuil ,2002 . 8. Roland Barthes, Élément de sémiologie, In Georges Mounin, Introduction à la sémiologie, paris, Minuit, 1973 9. Y. Delaporto, pour une anthropologie du vêtement, HAL Archive, 1981 Articles et revues : 1. Leyla Belkaïd. Algéroises, histoire d'un Costume méditerranéen. Aix-enProvence, Edisud, 1998, 192 p., illustrations 2. R BARTHES, Histoire et sociologie du vêtement, in Annales Economie, Société, Civilisations, édition : ARMAND COLIN Malakoff (Hauts de Seine), 1957, n° 3. www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_3_2649 3. R. BARTHES, éléments de sémiologie, in Communications édition : Seuil, 1964. Dictionnaires : 1. Dictionnaire Larousse de linguistique et des sciences du langage. 2. Du BOIS.J. Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, paris, Larousse, 1994. http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_3_2649 74 Sites web consultés : http://www.algeroises.com/2012/05/laajar-ou-voilette.html http://palimpsestes.fr/textes_philo/barthes/articles/sociologie-vetement.pdf https://www.sfu.ca/fren270/semiologie/index.html#:~:text=La%20discipline%20scientifique%20qui%20%C3%A 9tudie,dont%20nous%20parlerons%20plus%20bas http://www.signosemio.com/introduction-semiotique.pdf https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_3_2656 https://www.persee.fr/doc/bupsy_0007-4403_1964_num_17_227_9191 https://fr.linkedin.com/pulse/pourquoi-respecter-le-dress-code-florence-lemeer-wintgens https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1980_num_20_3_368102 https://www.aps.dz/culture/136800-le-costume-traditionnel-un-patrimoine-ancestral-refletant-l-identite-et-le- savoir-faire-algeriens https://dzairhistory.com/article/Le-Haik-un-vetement-emblematique-des-femmes-d-Alger https://www.arabnews.fr/node/5676/culture. https://lesbellessources.wordpress.com/2018/07/24/el-djezair-le-costume-dalger/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Badroune https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_3_2656 https://babzman.com/aadjar/ https://babzman.com/el-haik-et-laadjar-de-limagerie-coloniale-a-symbole-de-resistance/ https://onorient.com/belaredj-la-revolution-du-haik-algerois-9646-20160301 https://sarwal.galerie-creation.com/_s/sarwal-mdawar-moderne/1597200/ http://www.algeroises.com/2012/03/les-differents-serouel-du-karakou.html https://www.aps.dz/regions/136550-le-khelkhal-en-argent-un-bijou-associe-aux-us-et-coutumes-du-bassin-de- chlef https://vinyculture.dz/blog/a-lorigine-etait-la-ghlila/ http://www.algeroises.com/2012/05/laajar-ou-voilette.html http://palimpsestes.fr/textes_philo/barthes/articles/sociologie-vetement.pdf https://www.sfu.ca/fren270/semiologie/index.html#:~:text=La%20discipline%20scientifique%20qui%20%C3%A9tudie,dont%20nous%20parlerons%20plus%20bas https://www.sfu.ca/fren270/semiologie/index.html#:~:text=La%20discipline%20scientifique%20qui%20%C3%A9tudie,dont%20nous%20parlerons%20plus%20bas http://www.signosemio.com/introduction-semiotique.pdf https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_3_2656 https://www.persee.fr/doc/bupsy_0007-4403_1964_num_17_227_9191 https://fr.linkedin.com/pulse/pourquoi-respecter-le-dress-code-florence-lemeer-wintgens https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1980_num_20_3_368102 https://www.aps.dz/culture/136800-le-costume-traditionnel-un-patrimoine-ancestral-refletant-l-identite-et-le-savoir-faire-algeriens https://www.aps.dz/culture/136800-le-costume-traditionnel-un-patrimoine-ancestral-refletant-l-identite-et-le-savoir-faire-algeriens https://dzairhistory.com/article/Le-Haik-un-vetement-emblematique-des-femmes-d-Alger https://www.arabnews.fr/node/5676/culture https://lesbellessources.wordpress.com/2018/07/24/el-djezair-le-costume-dalger/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Badroune https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_3_2656 https://babzman.com/aadjar/ https://babzman.com/el-haik-et-laadjar-de-limagerie-coloniale-a-symbole-de-resistance/ https://onorient.com/belaredj-la-revolution-du-haik-algerois-9646-20160301 https://sarwal.galerie-creation.com/_s/sarwal-mdawar-moderne/1597200/ http://www.algeroises.com/2012/03/les-differents-serouel-du-karakou.html https://www.aps.dz/regions/136550-le-khelkhal-en-argent-un-bijou-associe-aux-us-et-coutumes-du-bassin-de-chlef https://www.aps.dz/regions/136550-le-khelkhal-en-argent-un-bijou-associe-aux-us-et-coutumes-du-bassin-de-chlef https://vinyculture.dz/blog/a-lorigine-etait-la-ghlila/ 75 Annexes 76 77 78 Résumé L'aspect physique et particulièrement le choix vestimentaire possède une dimension culturelle significative dans notre quotidien. Cette importance découle de la capacité des vêtements à transmettre diverses informations sur celui qui les porte, telles que son identité, son âge, son appartenance sociale et son statut, ainsi que des éléments liés aux traditions et à la culture de la société. Notre projet de recherche vise à examiner le costume féminin algérois d'un point de vue sémiotique afin de révéler les multiples significations et fonctions qu'il incarne, ainsi que son pouvoir de communication qui reflète l'image de la femme algéroise et de la société dans son ensemble. Pour ce faire, nous nous appuierons sur différentes théories sémiologiques, notamment celles développées par R. Barthes dans sa sémiologie de l'objet et par U. Eco dans sa théorie du signe mixte, qui facilitent l'interprétation et la compréhension du langage vestimentaire. Mots-clés : vêtement, costume féminin algérois, fonctions, significations, aspect significatif et communicatif, signe vestimentai