Réminiscence du mythe de Shéhrazade ou l’éternelle contemporanéité du passé féminin dans l’œuvre d’Assia Djebar.
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Date
2013-06
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Le mythe des Mille et une nuits n’a cessé d’engendrer des
réécritures, imitations, pastiches, parodies, tragédies, adaptations
musicales et théâtrales. Shéhrazade est fréquemment citée par les
écrivains qui se réfèrent à cette conteuse des Mille et une nuits pour
se définir ou se positionner par rapport à celle qu’ils considèrent
comme l’origine symbolique de la parole féminine. En effet,
Shéhrazade lance et justifie l’ensemble des Mille et une nuits. Elle
est l’archétype de la conteuse qui parvient à suspendre indéfiniment
la sentence de mort en tenant le roi sanguinaire en haleine.
A l’instar de ces écrivains, Assia Djebar utilise dans certains
de ses romans le cadre des Mille et une nuits en le bouleversant en
quelque sorte pour mettre en évidence la place du féminin dans la
société et ceci en se référant à la figure de Shéhrazade. Partant du
postulat que ce mythe véhicule les projections et l’imaginaire
collectif des sociétés, notamment la société arabo-musulmane et
algérienne, notre présent travail se propose de questionner non
pas la réécriture des contes des Mille et une nuits mais d’analyser
le mythe de Shéhérazade, par une approche comparatiste avec des
héroïnes des romans djebariens. Dans cette optique, nous
étudierons comment le mythe de Shéhrazade est un lieu de
transposition et de projection.
Cette étude sera donc consacrée à la transposition de
Shéhérazade sur d’autres héroïnes dans l’œuvre d’Assia Djebar par
le fait que cette figure n’a pas seulement la particularité d’assigner
à la parole féminine la mission de divertir un homme, Shahrayar et
de captiver son attention jusqu’à l’aube, pour différer sa mort, mais
de voir comment ce mythe exerce un pouvoir symbolique pour
Amira SOUAMES 198
Amira SOUAMES 198